Je peux entrer?

 J'ai d abord voulu publier ceci en francais mais j'ai été si déçue par les versions trouvées. Même la Pleiade ne retranscrit pas ( à mon avis) l'opposition entre silence et folie du rêve de cette nonne gitane.
je le livre ici brut, tel que je l'ai découvert à l'age de 13 ans et je tenterai une traduction très personnelle.
je demande par avance pardon à Monsieur Lorca pour cette liberté que je prends.

Silencio de cal y mirto.
Malvas en las hierbas finas.
La monja borda alhelíes
sobre una tela pajiza.
Vuelan en la araña gris
siete pájaros del prisma.
La iglesia gruñe a lo lejos
como un oso panza arriba.
¡Que bien borda! ¡Con qué gracia!
Sobre la tela pajiza
ella quisiera bordar
flores de su fantasía.
¡Qué girasol! ¡Qué magnolia
de lentejuelas y cintas!
¡Qué azafranes y qué lunas,
en el mantel de la misa!
Cinco toronjas se endulzan
en la cercana cocina.
Las cinco llagas de Cristo
cortadas en Almería.
Por los ojos de la monja
galopan dos caballistas.
Un rumor último y sordo
le despega la camisa,
y al mirar nubes y montes
en las yertas lejanías,
se quiebra su corazón
de azúcar y yerbaluisa.
¡Oh, qué llanura empinada
con veinte soles arriba!
¡Qué ríos puestos de pie
vislumbra su fantasía!
Pero sigue con sus flores,
mientras que de pie, en la brisa,
la luz juega el ajedrez
alto de la celosía.


« Silence de chaux et de myrte.
Mauves dans les herbes fines
Sur un tissu jaune paille
la nonne brode des giroflées.
Volent dans le lustre gris
les sept oiseaux du prisme.
Tel un ours panse en avant
loin de là grogne l’église.
Comme elle brode ! Mais quelle grâce !
Sur le tissu jaune paille
elle aimerait bien broder
des fleurs à sa fantaisie.
Que de tournesol ! que de magnolia
de faveurs et de clinquant !
Que de safrans et  que de lunes
sur la nappe de l’autel !
Cinq oranges en compote
cuisent dans l’office proche :
ce sont les plaies du Christ
cueillies près d’Almeria.
Dans le regard de la nonne
galopent deux cavaliers.
Une rumeur dernière et sourde
lui décolle la chemise,
la vue des monts et des nuées
dans les lointains arides
fait qu’alors son cœur se brise,
son cœur de sucre et de verveine.
oh, quelle plaine escarpée
sous l’éclat de vingt soleils !
Quelles rivières soulevées
entrevoit son reve !
Mais à ses fleurs elle s’applique
tandis que debout dans la brise
l’éclat du jour joue aux échecs
par les fentes de la jalousie. »

Federico Garcia Lorca _ à ma lointaine gitane presque nonne

Commentaires

  1. il a aussi ecrit un truc sympa sur les autres esprits vagabonds trop etriqués dans leur fonction. le reve, toujours.

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